Ehab El Wardany est un nouvelliste remarquable dans la vie littéraire en Égypte et dans le monde arabe. Ses nouvelles ont été publiées dans des revues égyptiennes et arabes. Sa création ne l'empêche pas de participer au mouvement critique, ni d’être présent dans les cénacles littéraires. Il était membre du Secrétariat des conférences culturelles au centre et à l'ouest du Delta, ancien directeur des clubs de littérature au gouvernorat de Gharbeya et ancien chef de l'Union des écrivains égyptiens, branche du centre du Delta. Il est à la fois le trésorier de l'Union des écrivains égyptiens et de l'Union des écrivains arabes. Il a écrit des recueils de nouvelles: À la porte de Naessa (1993), Héritage (1999), Un gardien horrifié par le temps (2018). Il a écrit également des ouvrages de critique : « Concept de la narration et problèmes de structure » (2006), « Change de sens » (2019) et « Je porte une patrie qui me ressemble » (Textes en 2018).
Ehab El Wardany est satisfait de sa carrière et de sa démarche littéraire. Il s'est souvent demandé que s'il devait remonter le temps, prendrait-il le chemin qu'il a emprunté ? Sa réponse est: tu n'as pas le choix: « Les rêves que j'ai construits et qui m'ont formé (…) m'ont persuadé que les écrivains sont les cavaliers de l'époque, les héritiers des prophètes, les yeux, le cœur et les langues du peuple. Je suis donc le chevalier de mon village Megol, son cheikh, son héritier, ses yeux qui voient, son cœur qui bat et sa langue qui prononce, donc il n'y a pas d'autre chemin que celui que j'ai choisi et pas de retour. Pour lui, l'écriture est une recherche de la vérité, une communication et une poursuite de sa croyance en son existence.
Dans son village, il a lu le retour de l'âme et Sarah, et a fait la connaissance de Naguib Mahfouz et de ses ruelles, des traductions d'Ahmed Amin et des écrits d'Al-Mazni. Sa conscience politique a été bien formée. Il est sorti dans les manifestations de Mahalla, parrmi ceux qui allaient dans les rues de la ville et chantaient contre le gouvernement, l'oppression et l'ennemi. A Mahalla, cette rivière de créativité, il a rencontré tant d'écrivains: Gar El Nabi. Farid Abu Saada, Saeed Al Kafrawi, Al-Mansi Qandil, Mokhtar Essa, Ahmed Ezzat, Mohamed Al-Azzuni, Mohamed Amin, Mohamed Abo Qamar, Sami Abdel Wahab, Magdi Al Hamzawy, Al-Morsi Al Badawi et Mohamed Abdel Hafiz Nasif .
Ehab El Wardany applique les dires de Sainte Beuve qui affirme qu'il est difficile de séparer l'homme de sa vie. Nous le trouvons influencé par son milieu et il puise sans cesse dans sa vie, la matière de sa création littéraire. Dans « Péchés », le nouvelliste parait fort, ayant confiance en lui-même. Il ne craint pas son vitiligo et nous raconte un moment difficile lorsqu’une femme s'est assise à côté de lui dans l’autobus. « Dans le verre flou, elle a aperçu ta photo. Des taches de vitiligo ont rempli ton visage. (…) Comme quelqu'un qui a été piqué par un scorpion, elle s'est levée et a laissé sa place. Tous les yeux brillaient. Stupéfait, je me levai. Le chauffeur a déclaré : rien ne s'est passé. La femme a dit: « j'étais terrifiée. À la gare la plus proche, elle est descendue sans ralentir. Et sans justifications convaincantes, j'ai pleuré ». Il relate sa maladie dans une autre nouvelle intitulée « Présence » où il il dit: « Le visage de Samraa - presque familier - te sourit. Tu te précipite pour ouvrir ta fenêtre. Comme d'habitude, tu es heureux parce qu'il y a celle qui te demande bien que tu aies cinquante ans et malgré le blanc qui remplit ton visage et tes membres ».
Enfin je dis à tous les chercheurs dans le domaine littéraire que l'œuvre d'Ehab El Wardany mérite d'être étudiée et je dis à l'auteur lui-même : nous attendons curieusement ton trajet romanesque auquel tu t'es consacré et je salue Mahalla, cette terre inépuisable et prolifique.